histoire des supporter du psg

e Kop de Boulogne, ou plutôt le « Kop of Boulogne » (abréviation KoB) est né le 2 août 1978 à la suite d'une modification de tarification au Parc des Princes1. Depuis le 18 septembre 1976, les jeunes supporters du PSG membres du club « Juniors PSG » étaient massés en tribune K : le « Kop K ». Ce Kop K rassembla à ses débuts 500 jeunes supporters pour atteindre 3000 membres à la fin de la saison 1976-1977. La localisation de ce groupe en tribune K puis dans la tribune Boulogne tient à l'existence d'une carte de « jeune supporter » très peu chère et donnant accès à cette tribune K, et aussi au fait que les joueurs s'échauffaient alors systématiquement devant la tribune Boulogne. Cette tradition était née le 10 novembre 1973 à l'occasion du premier match du PSG dans la nouvelle enceinte du Parc des Princes. Il faut attendre 1998 pour voir le PSG s'échauffer devant le virage Auteuil. Bien vite pourtant, le PSG reprend ses échauffements devant la tribune Boulogne.
Le Club des Associés (1970-1972) puis Le Club des Amis du PSG (créé en janvier 1975) étaient un minimum de 150 supporters pour chaque déplacement et un maximum de 1200 à Lille en janvier 1972. Aidé par ses aînés dans son développement, le Kop K était également actif en déplacements, comme le signalent nombres d'articles des programmes de matches du club. Lors de ces premiers déplacements de jeunes parisiens en province, nombre d'« incidents » en tribune ou à la sortie des joueurs sont déjà à signaler. Ainsi, en janvier 1977, à la suite de débordements lors du déplacement à Nancy (3 cars + environ 150 « indépendants »), le club et les pouvoirs publics se penchent sur le « problème » des déplacements. Cette problématique du Kop K, le Kop of Boulogne en hérite.
L'hymne du Kop K est Au Parc des Princes, sur l'air de Nini Peau de Chien (à la Bastille…) : « Au Parc des Princes on aime bien le PSG, ils sont si forts et si sportifs (« rageurs » à l'origine), on aime bien, qui ça ? Le PSG ! Où ça ? Au Parc des Princes ! » (première publication dans le programme de match du 24 janvier 1978, PSG-Rouen).
Les premières années du Kop of Boulogne
Les modèles du Kop K puis du Kop Of Boulogne sont, dès l'origine, britanniques. Le choix même du terme « Kop » qui désigne la tribune des supporters en anglais est adopté en référence au Kop d'Anfield. Les finales de Coupes d'Europe des clubs champions au Parc en 1975 (Leeds United) et 1981 (Liverpool FC) offrent l'archétype du modèle britannique aux jeunes supporters du PSG : exubérance, esprit contestataire (voire "anarchiste") et violence. Le thème de l'anarchie a le vent dans le dos à Paris en 1978, mouvement punk oblige, et il n'est pas très étonnant de voir Boulogne essayer de suivre ce modèle britannique.
Les artifices les plus divers sont d'usage dès 1980 au KOB afin de mettre l'ambiance : fumigènes, chlorate, corne de brume, écharpes, drapeaux, bâches, et autre voile. La première voile géante couvrant la tribune « bleue » (1er étage) du KOB entre en service en 1981. Côté chants, le KOB est très productif avec plus d'une centaine de chants et slogans différents en usage dès le début des années 1980.
Entre 1978 et 1985, la tribune Boulogne reste largement ouverte aux supporters adverses, et les incidents sont très nombreux avec ces derniers et aussi avec les forces de l'ordre. Ainsi, les supporters de la tribune Boulogne adoptent les habitudes des hooligans britanniques et défrayent rapidement la chronique ; les déplacements deviennent ingérables dès la saison 1981-82. C'est le début de la réputation de la tribune Boulogne comme une tribune dure. Cette réputation se confirme à l'été 1982 qui voit l'apparition en tribune des premiers skinheads. Au cours de ces années, les incidents vont en se multipliant.
C'est dans le virage Auteuil que se retrouvent massés les supporters du PSG à l'occasion de la finale de la Coupe de France 1982. C'est presque un match à l'extérieur pour le KOB qui peut alors compter sur 1 000 à 1 500 supporters. Ce match reste notamment dans les mémoires pour l'invasion du terrain par les supporters du PSG durant plus d'une heure. Basile Boli, alors fervent supporter du PSG, était du nombre2.
Quelques mois plus tard, la politique radicale nationaliste et révolutionnaire fait son entrée dans le KOB avec l'arrivée de certains nouveaux membres, pour la plupart des skinheads aux tendances d'extrême-droite, dont Serge Ayoub (dit Batskin) qui sera plus tard à l'origine des Jeunesses nationalistes révolutionnaires. Bien qu'un bon nombre de groupe de supporter ne désirent traditionnellement pas afficher de tendance politique dans les stades, cette politisation naissante aux tendances extrémistes s'affirmera par la suite au sein de la tribune coté Boulogne. Influencés par le mouvement Hooligan illustré par les supporters anglais dans les années 1970, certains membres du KOB clament haut et fort leurs idéaux à coup de chants racistes, hostilité à l'égard de personnes de couleurs ou autres graffitis arborant des symboles fascistes et d'extrême droite3.
La finale de l'UEFA à Bruxelles en 1985 est marquée par le drame du Heysel : plusieurs dizaines de personnes trouvent la mort dans un affrontement entre les supporters de Liverpool et ceux de la Juventus. Cet événement aura un fort retentissement médiatique et fera découvrir au grand public, francophone notamment, le problème du hooliganisme. À Paris, la tribune Boulogne est fermée aux supporters adverses et la seconde période en tribune G rouge est interdite au KOB. La combinaison de ces deux modifications va fixer le KOB dans la tribune Boulogne.
Les vagues ultra puis casual
La saison 1985-1986 voit l'émergence du premier groupe Ultras : les Boulogne Boys. Cette association commence ses activités dès septembre 1985 et dépose ses statuts en décembre 19854. Les Boys profitent d'une série d'actions d'éléments incontrôlés du KOB en début de saison. Plusieurs stades, dont ceux d'Auxerre et Nice sont en effet vandalisés. Ces actions qui entraînent l'annulation de déplacements des supporters parisiens (au Havre par exemple en septembre 1985) sont sévèrement condamnées par des supporters du KOB et les Boulogne Boys profitent de ce fort sentiment de rejet, quelques mois après le drame du Heysel, pour voir le jour. Francis Borelli et l'ensemble du club, Luis Fernandez au premier chef, encouragent cette création5. Très vite, pourtant, des problèmes de personnes éclatent chez les Boys, donnant le jour dès mars 1986 à d'autres groupes comme les Gavroches et les Firebirds. Ces divisions freinent alors l'ascension du mouvement ultra dans le virage Boulogne.
Serge Ayoub constituera le Pitbull Kop le 9 décembre 1989 et les premiers incidents sérieux auront lieu à Lille lors du LOSC-PSG de la même année. L'affiliation entre le Kop Of Boulogne et le mouvement nationaliste sera même explicitée à travers les colonnes du mensuel politique français Le Choc du Mois, où les partisans du Front national font régulièrement l'apologie de la tribune parisienne6. À cette époque, les Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires et leur fondateur Serge Ayoub sont étroitement liées à l'organisation Troisième Voie, un mouvement nationaliste français, ainsi qu'au Parti Nationaliste Français et Européen (PNFE) avec qui ils tenteront de fédérer et structurer des groupes de skinheads. Les groupes de supporters issus de la tribune Boulogne du Parc des Princes servent alors de vitrine aux mouvement d'extrême droite et sont instrumentalisés dans le but de recruter de jeunes supporters au sein de leurs rangs. Mais dans le même temps apparaissent de nouvelles générations, composées des casuals et des indépendants, qui sont loin de la caricature du skinhead nazi, même s'ils gardent cependant une sensibilité nationaliste prononcée.
Bien que certains catégorisent l'intégralité du virage Boulogne comme appartenant à l'extrême droite et au mouvement hooligan car influencés par des groupuscules tels que le Pitbull Kop ou le Commando Pirate entre autres, d'autres groupes affirmés tels que les Boulogne Boys se développent en adoptant des directives « non violentes et apolitiques ». De plus, la majorité des supporters du KOB n'appréciaient pas la démarche de certains de ses membres de vouloir politiser la tribune ainsi que les ratonnades organisées par ces mêmes personnes aux abords du Parc des Princes.
De nombreux incidents émaillent la tribune entre les tenants des écoles britanniques et italiennes mais aussi entre les « indépendants » eux-mêmes avec d'un côté les premiers casuals refusant tout tractage politique au sein de la tribune Boulogne et de l'autre les partisans du PNFE.
Cette distinction dans le choix de la représentation des idées politiques en tribune marque également la distinction entre les catégories de supporters et les modèles auxquels ils se réfèrent. Les indépendants d'un coté, proches du modèle de supportérisme anglo-saxon et du hooliganisme, sont qualifiés comme étant plus radicaux et préoccupés par la confrontation physique avec les supporters adverses ou la police. De l'autre coté, les Ultras se revendiquent proches du modèle Italien. Organisés en groupes structurés, ils sont préoccupés par la mise en place d'animations visuelles, sonores et de chorégraphies visant à apporter le soutien le plus infaillible à leur équipe favorite. Les ultras peuvent toutefois avoir recours à la violence mais celle-ci ne constitue qu'un moyen d'action parmi d'autres tandis que le hooliganisme se base principalement sur les actions violentes.
L'ère Canal+
Le KOB lâche clairement Francis Borelli en 1990-1991 et pèse alors de tout son poids dans la balance pour provoquer un changement de direction. Depuis le titre de champion de France en 1986, en championnat, la moyenne de spectateurs baisse, rendant d'autant plus visibles et incontournables les réactions hostiles des hooligans. Si le PSG a perdu la moitié de ses spectateurs en cinq ans, le KOB fait de la résistance avec un effectif qui se stabilise au millier de membres actifs. Dans le même temps, l'OM connait une réussite sportive accompagnée d'une importante activité en tribune. Le KOB applaudit ainsi l'arrivée de Canal+ à la tête du PSG.
Avec l'arrivée de Canal+ aux commandes en 1991, le « problème Boulogne » est clairement en tête de liste. Afin de casser le KOB, Canal+ propose aux Ultras de s'installer dans le virage Auteuil, subventions à la clé. Supras, Lutèce Falco et autres Dragons (qui seront plus tard absorbés par les Tigris Mystic) en profitent pour voir le jour. Les anciens groupes de la tribune Boulogne comme les Boys, les Gavroches et les Firebirds restent à Boulogne. Mais certains de leurs membres et sympathisants acceptent la proposition du club. Le KOB perd alors une partie de ses effectifs. Cette scission réduit efficacement la violence dans le virage Boulogne, tandis qu'une rivalité s'instaure entre les deux tribunes. Les fouilles et contrôles désormais multiples sont mis en place pour limiter la violence. Un contrôle systématique d'identité est même instauré durant plusieurs saisons à Boulogne.
Pratiquant à l'occasion la mode du tifo, sans grand enthousiasme toutefois, les supporters du Kop of Boulogne radicalisent leurs chants avec l'opposition PSG-OM. « Cuits cuits cuits, les Canaris sont cuits » des années 1970 et 1980 est remplacé par le blasphème : « la Bonne-Mère est une salope ». Le KOB pratique également dans le détournement de chants adverses7… Le chambrage de l'adversaire ne se limite pas à l'OM, mais seul ce club rival a droit à un traitement « gras ». Face à Lens, les fans parisiens se contentent ainsi d'un simple « Germinal ! Germinal ! Germinal ! ». En province, les supporters adverses ont droit à des « Paysan ! Paysan ! Paysan ! ». Les supporters bordelais sont rentrés dans le jeu, et ont bâché « Fier d'être paysan » puis, la saison suivante, « Paysans II : le retour ».
A noter qu'il existe une section féminine chez les Boulogne Boys, les Girls, depuis 1991, il s'agit du premier groupe ultra féminin fondé en France.Médiatisés, les incidents du PSG-Caen de l'été 1993 marquent les esprits : les supporters de Boulogne expulsent des CRS de la tribune8. Le haut de la tribune étant en travaux, les supporters se retrouvent dans la section basse, en « Boulogne rouge ». Depuis l'origine du KOB, cette partie de la tribune avait toujours été négligée par les supporters ; on risquait d'y recevoir sur la tête les divers jets émanant du haut de la tribune. Cette période prend fin avec ce match PSG-Caen, et le refus de certains membres durs du KOB d'abandonner cette partie de tribune à la fin des travaux. C'est l'acte de naissance de « Boulogne Rouge ». La tribune Boulogne est alors scindé en cinq secteurs (2 en bas, 3 en haut), et jusqu'en 1998, d'énormes verrières barrent la tribune. Les contrôles avant d'accéder au Kop de Boulogne sont encore renforcés. La situation reste en l'état jusqu'à la Coupe du Monde.
Après des relations très froides avec la tribune d'en face, les relations avec Auteuil se réchauffent à la fin des années 90. Cette bonne entente durera plusieurs années, permettant ainsi la mise en place de chants se répondant entre les deux tribunes. Mais, en mai 2003, une banderole des Tigris Mystic, « L'avenir est à nous ! », à l'occasion de leur dixième anniversaire met le feu aux poudres et déclenche une guerre entre ces derniers (mais aussi par moments le reste du Virage Auteuil) et les indépendants du KOB. La fin de saison est marquée par des bagarres violentes entre supporters parisiens. Le conflit se poursuit de façon ponctuelle la saison suivante, quelques dérapages ont lieu lors des déplacements, ce qui incite les deux camps à se radicaliser dans des idéologies très opposées.
Mettant de côté les divisions Boulogne-Auteuil, les supporters du PSG s'unissent à l'automne 2004 pour dénoncer notamment la nouvelle politique de sécurité du PSG. Un site web voit même le jour en janvier 2005, sous tutelle des associations de la tribune Boulogne et du Virage Auteuil. D'abord très complet, il ne décolle pas et ferme fin mars 2005. Les supporters maintiennent une grève des encouragements jusqu'au 14 mai 2005. La signature d'une convention exigée par les supporters entre eux et le club et l'éviction de l'entraîneur, du responsable de la sécurité puis du président désamorcent le conflit entre les supporters et le club. Mais dès lors les tensions entre les deux tribunes reprennent. Un conflit éclate entre les Tigris et les Boys et le problème s'étendra rapidement à tout le Kop de Boulogne (soutenu par les Karsud, un groupe d'Auteuil) qui relancera une guerre violente avec les Tigris. Ces derniers, isolés dans leur propre tribune, n'auront d'autre choix que de se dissoudre en 2006. Si cela réduit dans un premier temps les problèmes de violence entre supporters parisiens, les tensions avec le Virage Auteuil restent au plus haut et des incidents continuent à être relevés.
Déclin et fin
Le 23 novembre 2006, Julien Quemener, un membre des Boulogne Boys de 25 ans, est tué par balle à l'issue d'un match de football contre le club israélien d'Hapoel Tel-Aviv. Défait 2-4 par les israéliens, certains supporters du KOB agacés prennent en chasse un supporter juif. Un policier, Antoine Granomort, s'interpose et se retrouve face à la foule. Paniqué et bousculé, il sortit son arme et tira, blessant gravement un supporter parisien et tuant un autre.
Le 29 mars 2008, au cours de la finale de la Coupe de la Ligue contre le RC Lens, des supporters du PSG issus du Kop de Boulogne affichent pendant quelques minutes une banderole faisant allusion au film de Dany Boon : « Pédophiles, chômeurs, consanguins : Bienvenue chez les Ch'tis9 », déclenchant une série d'indignations. Certains membres des Boulogne Boys ayant participé à la confection de la banderole dans le local du groupe (sans avoir pour autant demandé l'avis ou l'autorisation des leaders), les Boys sont tenus pour responsable et le groupe ultra est dissous le 17 avril 2008 par décret.
L'année 2009 marque le retour de tensions extrêmes entre Auteuil et Boulogne. Cette fois-ci les indépendants du KOB prennent principalement pour cible les Supras qui n'hésitent pas à rendre coup pour coup. Les Authentiks de la tribune G, considérée comme une extension du Virage Auteuil, sont également pris pour cible. Les deux groupes ultras sont soutenus par la jeune association Grinta, avec qui ils entretiennent d'excellentes relations.Le 14 février 2010, soir de match entre le PSG et OM, a eu lieu une échauffourée entre certains membres du KOB et du VA, qui se sont retrouvés face à face devant la tribune des derniers et ce malgré la forte présence policière tout autour du stade. Après ce court affrontement, certains membres d'Auteuil se sont lancés à la poursuite de ceux qui les avaient attaqué. Yann Lorence, un des assaillants venus de Boulogne, s'est fait attraper. Celui-ci s'est fait lyncher et est décédé de ses blessures quelques semaines plus tard.
À la suite de ce triste évènement et des différents affrontements de plus en plus violents et fréquents entre certains pensionnaires du Kop de Boulogne et du Virage Auteuil, deux des trois principaux groupes hooligans du KOB sont dissous par décret des autorités publiques françaises. Il s'agit du Commando Loubard et de la Milice Paris. Robin Leproux, président du club, décide quant à lui de mettre en place un plan de sécurité dont la finalité est de pacifier les tribunes du Parc. La mesure principale en est la suppression des abonnements et le placement aléatoire, uniquement pour les tribunes G, K, Auteuil et Boulogne : la majorité des anciens abonnés de ces tribunes boycottent désormais le Parc des Princes.
En janvier 2018, à l'approche de l'anniversaire des 40 ans du Kop of Boulogne, des anciens abonnés appellent ses ex-membres et sympathisants à « un dernier déplacement massif » à Bordeaux le 31 mars de la même année, à l'occasion de la finale de la Coupe de la Ligue. D'après le communiqué, le but de cette réunion « n'est en aucun cas un appel à la violence. Trop de personnes de chez nous ont payé cher par le passé. Nous voulons une DÉMONSTRATION DE FORCE. Montrer et à rappeler à certains qui nous avons été, et qui nous restons : en un mot, LES MEILLEURS. ». Il est ainsi question de marquer la fin définitive de ce Kop légendaire à l'occasion de ses 40 ans.
Virage Auteuil
Les débuts
Contrairement à la tribune Boulogne située de l'autre côté du stade, la tribune Auteuil n'est pas très active au niveau de ses supporters jusqu'au début des années 1990, hormis de nombreux abonnés dès la fin années 1970, plus spectateurs que supporters. La partie basse de la tribune, surnommée « Auteuil rouge », fut, à l'occasion (PSG-Juventus 1983, par exemple), réservé aux supporters adverses. Une première tentative d'un supporterisme plus actif a lieu à la fin des années 80. Le groupe Auteuil Fanatics voit ainsi le jour en 1989. Mais l'expérience est un échec et ce petit groupe disparaît dès 1991, au bout de deux années seulement d'existence.
C'est à Auteuil que se retrouvent massés les supporters du PSG à l'occasion de la finale de la Coupe de France 1982.
Avec l'arrivée de Canal+ aux commandes en 1991, le « problème Boulogne » est clairement en tête de liste. Canal+ propose aux ultras de s'installer à Auteuil, subventions à la clé. Supras (1er groupe du Virage Auteuil, dès le 26 octobre 1991), Lutece Falco (après un crochet par la tribune K bleue à l'automne 1991)10 puis Dragons et Tigris Mystic en profitent pour voir le jour. Les anciens groupes de Boulogne, comme les Boys et les Gavroches, restent dans le Kop de Boulogne mais certains de leurs membres et sympathisants migrent à l'autre bout du Parc des Princes. Cette scission réduit efficacement la violence dans le Kop de Boulogne, tandis qu'une rivalité s'instaure entre les deux tribunes.
Contrairement au Kop de Boulogne, le Virage Auteuil prend comme modèle l'Italie et ses ultras, avec des animations des tribunes à l'occasion de l'entrée des joueurs sur le terrain. Lors de la demi-finale de coupe d'Europe contre l'AC Milan, la tribune organise une chorégraphie feuilles qui sera élue par la réputée société italienne T.I.F.O. (vente d'écharpes, t-shirts et autres matériel destinés aux supporters) comme le meilleur tifo européen de la saison 1994-1995.
En déplacement, les deux tribunes font jeu égal dans le nombre de membres. Boulogne est majoritaire jusqu'en 1995, rejoint ensuite par le Virage Auteuil. En effet, si les déplacements sont longtemps restés l'apanage des indépendants du Kop et des cars organisés par le club (supporters officiels), les associations systématisent de plus en plus l'organisation de cars de groupe, avec pour objectif d'être présents partout où le PSG joue. Pour les finales sur terrain neutre toutefois, Boulogne aligne toujours un contingent plus imposant que le Virage Auteuil.
Le répertoire des chants de la tribune est varié, et ressemble à celui du KOB : la plupart des chants sont à consonance anglaise dont le fameux Let's go ou Ô, ville lumière sur l'air de Flower of Scotland ; le reste des chants provient d'Italie, dont le répertoire s'est agrandi au fur et à mesure que la tribune a pris de l'importance. Quelques chants propres sont également à signaler, comme celui entonné sur l'air de Milord d'Édith Piaf, véritable hymne du Virage Auteuil, ou bien Paname Paname Paname ! inventé lors de ces dernières années[Quand ?].
Après l'abandon du versement de subventions par le club en 1997, le Virage Auteuil découvre l'indépendance, avec un léger réchauffement des relations Boulogne-Auteuil. Un des signes du rapprochement est la mise en place de chants en écho entre les deux tribunes, impensable avant cette date (PSG-Toulouse en 2000).
L'ascension
Aux alentours de l'an 2000, un projet tente d'unir les principales associations du Virage Auteuil afin de former un Collectif Virage Auteuil ou C.U.R.V.A (Collectif Ultras Rassemblant le Virage Auteuil - la Curva veut dire « virage » en espagnol, italien et portugais). Son but est de permettre à la tribune de disposer de plus de fonds pour les tifos, et de poids face au club. Cependant, le projet n'aboutira pas, certaines associations préférant l'indépendance (Lutece Falco & Tigris), et celui-ci n'étant réalisable qu'avec l'ensemble des groupes. Les premières tensions apparaissent entre les pros-VA et les anti-VA.
En mars 2001, le Paris SG, d'ores et déjà éliminé de Ligue des champions, reçoit « pour l'honneur » le club turc de Galatasaray, réputé pour ses supporters passionnés. Les premiers incidents éclatent hors du stade, lorsque des supporters turcs sont agressés par des hooligans. Ainsi, durant le match des petits incidents éclatent entre le haut de la tribune Auteuil Bleu et la partie jouxtant la tribune F, injures de part et d'autre, jet de bouteilles d'eau. Mais c'est la tentative d'arrachage de la bâche « Supras For ever » des supporters turcs de la tribune G qui va mettre le feu aux poudres. Les supporters du PSG, déchaînés, cassent la barrière séparant les deux camps et, bien plus nombreux, agressent physiquement les Turcs. Un groupe de cinquante hooligans s'introduit dans le stade et envahit la tribune G ; les agents de sécurité attendent pendant un quart d'heure les renforts des forces de l'ordre pour intervenir11. Après cette rencontre, de nombreux supporters du PSG seront interdits de stade, voire, pour certains, condamnés à de la prison. Le PSG sera quant à lui condamné à disputer deux matchs européens dans un rayon de plus de 500 kilomètres et à une forte amende. Le PSG purgea sa peine au Stadium de Toulouse pour ses matchs de Coupe Intertoto à l'été 2001.
Les relations inter-groupes d'Auteuil semblent être au beau fixe, l'ensemble des groupes de la tribune parvenant à s'unir pour défendre des idéaux communs, tel que le retour du maillot historique bleu-blanc-rouge-blanc-bleu initié par Daniel Hechter lors d'un PSG-Lille à l'orée de la saison 2001-2002.
Après une longue période de guerre puis une phase de détente, la guerre Boulogne-Auteuil se rallume en mai 2003 lors d'incidents à Auxerre. Ce match fait suite à la réception de Rennes au Parc des Princes, rencontre placée sous le signe du 10e anniversaire des Tigris Mystic12. Parmi les diverses animations, une banderole géante : « l'avenir est à nous » ; crispations au Kop de Boulogne qui pour la première fois sent son hégémonie remise en cause et fragilisée. La réponse ne se fait pas attendre. Trois jours après, pour le dernier match de la saison, les Parisiens se déplacent à Auxerre. Les Tigris sont fortement représentés en tribunes et « poursuivent » les festivités de leurs dix ans. Peu avant la mi-temps, les indépendants du Kop de Boulogne descendent à l'étage inférieur du parcage (Boulogne étant en haut, Auteuil en bas) et s'en prennent immédiatement aux Supras sous le regard des Tigris dans la confusion la plus totale13. Le contingent d'indépendants ce jour-là avait vu le retour de bon nombre d'anciens du Kop. De plus, bon nombre de Supras reprocheront par la suite l'attitude des Tigris. L'épilogue de cette fin de saison mouvementée se déroulera au Stade de France pour la finale de la Coupe de France 2003 où Auteuil et Boulogne occupent la même partie de tribune. Les incidents ne tarderont pas, Boulogne est à l'initiative de la charge contre les viragistes14 qui, une fois n'est pas coutume, se montreront parfaitement unis (à l'exception des Karsud, neutres jusqu'alors) et prendront une petite revanche sur la violente intrusion des indépendants la semaine précédente au stade l'Abbé-Deschamps.La rivalité apparaît entre l'association des Tigris Mystic et Boulogne, tandis que d'autres préféreront rester plus ou moins neutres (Lutece Falco, Authentiks, Supras et consorts). Cette crise ne dure pas malgré quelques dérapages en déplacement durant la saison 2003-2004 (incidents au Mans et Strasbourg, puis apparition des séparations Auteuil-Boulogne lors de la finale de la Coupe de France au Stade de France contre Châteauroux en mai 2004). En 2004-2005, l'union de l'ensemble des associations du Parc contre la politique de sécurité engagée par les autorités et le club évitera les tensions. Cette saison verra cependant quelques incidents majeurs lors d'un PSG-Metz fin 2004 où une centaine de fumigènes et de fusées seront allumés et certains lancés sur la pelouse. Le club sera ainsi condamné à disputer un match à huis clos au Parc des Princes contre Bastia en février 2005. Lors du déplacement à Saint-Étienne, près de 400 supporters du PSG seront même contraints de rester sur le parking du stade car ceux-ci refusaient le principe de billets nominatifs avec présentation de la Carte Nationale d'Identité.
Les incidents inter-groupes reprennent en septembre-octobre 2005 (au Mans & à Auxerre), et se multiplient en Île-de-France (avant PSG/Nantes & après PSG/Nancy et Le Mans/PSG) et à l'extérieur jusqu'en janvier 200615. Lors d'un déplacement à Lens pour affronter Vermelles en Coupe de France, le bus des Tigris est attaqué par des indépendants de Boulogne et des Karsud. Les Tigris décident alors de mettre leur association en sommeil en janvier 200616 afin d'être déchargé de tout matériel superflu et ainsi répondre au mieux aux violences des indépendants.
Les Boulogne Boys sont souvent, à tort, présentés comme l'association la plus impliquée, mais ce sont plutôt les indépendants de la tribune Boulogne, qui ne supportent pas qu'une association relativement récente affichent des messages du type : « L'avenir est à nous ! ». De plus, une grande partie des membres des Tigris sont issus de l'immigration et bon nombre d'entre eux sont de plus en plus impliqués dans la mouvance "anti-facho". Alors qu'en face, les indépendants Boulogne sont ouvertement nationalistes et anti-immigration. Malgré la mise en sommeil des Tigris, les incidents se poursuivent. Lors du déplacement à Nantes en mars 2006, des Tigris, venus en voitures, attaquent des casuals du Kop de Boulogne dans une station service17. Quelques semaines plus tard, la dissolution est annoncée le 27 juillet 2006.Symbole de la différence culturelle qui sépare les tribunes Boulogne et Auteuil, les coursives du Virage Auteuil étaient entièrement taguées et graffées de 2005 à 2010 (fresques orientées style hip-hop en rouge, alors qu'en bleu le style ressemble plus à de la bande dessinée) tandis que l'arrière-boutique du Kop est plus « britannique ». Cependant, à la suite d'une saison délicate dans les relations entre le club et ses supporters à cause notamment d'un fait tragique (un supporter parisien est décédé dans la nuit de mercredi 17 à jeudi 18 mars 2010, après un tabassage le 28 février 2010 en marge d'un match Paris Saint-Germain - Olympique de Marseille), la direction du PSG a changé la politique d'abonnement du club et a fait repeindre les coursives du virage Auteuil afin d'en faire disparaître les fresques et les tags, dont certains dédiés à des supporters décédés.
Depuis l'hiver 2008, un petit groupe sans étiquette particulière, dont une bonne partie est issue de l'ancienne association Tigris Mystic, tente de redonner vie à Auteuil rouge en reprenant les chants de l'étage, mais aussi à l'aide de drapeaux et étendards, et se déplace très régulièrement. Communément appelé Auteuil Rouge jusqu'à l'été 2009, le groupe prend alors le nom de Grinta Paris et adopte une tête de gorille en guise de logo (voir image). Suivant la tendance du Virage, les Grinta ont orienté la tribune vers le style ultra avec un capo, des tifos, étendards au nom du groupe, pyrotechnie, etc. Les membres de la Grinta entretiennent d'excellentes relations avec les Supras et les Authentiks.
La chute
L'année 2009 marque le retour de tensions extrêmes entre Auteuil et Boulogne. Cette fois-ci les indépendants du KOB prennent principalement pour cible les Supras qui n'hésitent pas à rendre coup pour coup. Les Authentiks de la tribune G, considérée comme une extension du Virage Auteuil, sont également pris pour cible. Les deux groupes ultras sont soutenus par la jeune association Grinta, avec qui ils entretiennent d'excellentes relations.Le 28 février 2010, soir de match entre le PSG et OM, a eu lieu une échauffourée entre certains membres du KOB et du VA, qui se sont retrouvés face à face devant la tribune des derniers et ce malgré la forte présence policière tout autour du stade. Après ce court affrontement, certains membres d'Auteuil se sont lancés à la poursuite de ceux qui les avaient attaqué. Yann Lorence, un des assaillants venus de Boulogne, s'est fait attraper. Celui-ci s'est fait lyncher et est décédé de ses blessures quelques semaines plus tard.
À la suite de ce triste évènement et des différents affrontements de plus en plus violents et fréquents entre certains pensionnaires du Kop de Boulogne et du Virage Auteuil, les pouvoirs publics français décident de la dissolution des groupes ultras impliqués dans les affrontements récurrents entre les deux tribunes. Sont ainsi concernés par une dissolution forcée : les Supras Auteuil, les Authentiks, et la Grinta. Robin Leproux, président du club, décide quant à lui de mettre en place un plan de sécurité dont la finalité est de pacifier les tribunes du Parc. La mesure principale en est la suppression des abonnements et le placement aléatoire, uniquement pour les tribunes G, K, Auteuil et Boulogne : la majorité des anciens abonnés de ces tribunes boycottent désormais le Parc des Princes.
Les tribunes latérales
Le supportérisme actif des tribunes latérales n'a jamais suscité un véritable engouement chez les fans parisiens. Dans la première moitié des années 1990, les Capitals (en Tribune A) et autres Incorrigibles Gaulois (en Tribune K) avaient bien tenté l'expérience mais sans franc succès. Apparus dans le milieu des années 1990, les Hoolicool (en K rouge) ainsi que les Titi-Fosi (en A bleu) n'ont jamais réussi à fédérer complètement leur tribune ou à imposer un style là où Auteuil et Boulogne s'expriment chacun dans un registre assez différent.
Un sursaut d'activité est à noter en 2001, lorsque quelques supporters issus de différentes composantes du Parc des Princes décident de continuer l'ambiance du Virage Auteuil en tribune G bleu. C'est ainsi qu'en janvier 2002 né le groupe ultra « Authentiks19 ». Tribune assez hétéroclite, car jusqu'alors composée de supporters sensibles aux animations et à la ferveur du Virage mais aussi de spectateurs passifs voire, sur certains matchs, de « supporters » adverses n'hésitant pas à provoquer Auteuil. Devenue rapidement officielle aux yeux du Paris Saint-Germain, les Authentiks connaissent en quelques années une progression assez impressionnante (nombre de membres, animations, matériel, etc.) sous l'aile du Virage Auteuil et plus particulièrement des Supras avec qui ils entretiennent d'excellentes relations. En 2003 apparaît les Puissance Paris. Après des tentatives infructueuses en I rouge, puis en H rouge, les membres de ce groupe investissent la tribune G rouge mais ne connaissent pas la même progression que leurs voisins de l'étage, les Authentiks.
Nés peu avant le regain des tensions entre le Virage Auteuil et le Kop of Boulogne, ces associations restent neutres et passives face aux divers incidents même si elles sont parfois victimes de « dommages collatéraux » liés aux affrontements surtout à l'extérieur. Les Authentiks (ATKS) et les Puissance Paris (PSP) fonctionnent sur le modèle associatif d'Auteuil à savoir qu'ils suivent la tendance « ultra » italienne : chants en continu, pyrotechnie, bâche visible à domicile comme à l'extérieur, drapeau, tifo, etc., et leur composition est largement cosmopolite.
À la suite de la disparition des Tigris Mystic en 2006, les groupes de la tribune G (surtout les Authentiks du fait de leur nombre) sont de plus en plus souvent assimilés à Auteuil et subissent au même titre les menaces en provenance du Kop de Boulogne. Il est à noter qu'ils sont également de plus en plus présents lors des dernières confrontations : une forte solidarité entre les Authentiks et les Supras Auteuil existe, mettant quelque peu à l'écart les Lutèce Falco souvent neutres dans ces tristes événements.
En fin d'année 2006 est apparue en tribune K bleu la Brigade Paris (Brigade Diabolik à l'origine), association reconnue presque immédiatement comme officielle par le club. Inscrite dans la mouvance ultra, la Brigade Paris est apolitique
Alors que tout déplacement de supporters parisiens est interdit à partir de février 2010 via des arrêtés préfectoraux interdisant la présence de supporters parisiens dans la ville où se déroule le match, les associations d'Auteuil se mettent en sommeil. Le 8 mai 2010, alors que le PSG fête les 14 ans de sa victoire en Coupe des Coupes en 1996, le quotidien Le Parisien révèle l'application d'un plan sécurité visant à pacifier le Parc des Princes. Les principales mesures sont la disparition des abonnements, le placement aléatoire pour l'achat des billets en tribune Auteuil, Boulogne et G, la disparition de la vente des places en tribune latérale et l'apparition de grilles de séparation en tribune Auteuil Rouge et Bleu
Une cinquantaine de supporters parisiens se rejoignent immédiatement devant le siège et demandent de rencontrer des responsables. En vain, ils sont rapidement encerclés par la police qui procède à des vérifications d'identité et interpelle une partie du contingent.
Le match Paris SG/Montpellier du 15 mai 2010 marque la fin d'une période. Afin de protester face à l'arrivée du plan, un millier de Parisiens effectuent une marche peu avant le match. Le match est l'occasion pour l'ensemble des pensionnaires des deux tribunes historiques de clamer leur hostilité envers le président Leproux. À la 75e minute, des dizaines du fumigènes sont allumées au sein du Virage Auteuil et sont jetées sur la pelouse. C'est le début du baroud d'honneur des viragistes qui assureront une ambiance impressionnante. À la fin du match, un sit-in est alors assuré. Une partie des abonnés du Virage Auteuil et de la tribune G reste spontanément à leur place et refuse de quitter les lieux. Pareil côté Boulogne. Sous la pression des stewards, les résistants sont évacués peu après minuit22.
Le plan sécurité est annoncé officiellement durant la période estivale 2010. Les différentes entités appellent alors au boycott du Parc des Princes. Certaines continuent malgré les arrêtés préfectoraux leur interdisant toute présence de supporters parisiens à l'extérieur, à se déplacer, se positionnant au sein des tribunes locales, la tribune visiteurs étant réservée uniquement aux personnes ayant effectué le déplacement officiel.
Le collectif « Paname United Colors » (PUC), qui rassemble la majorité des membres des associations d'Auteuil dissoutes par les pouvoirs publics (Supras Auteuil, Authentiks et Grinta) ainsi que les Puissance Paris, appelle de son côté le boycott total des matchs du Paris Saint-Germain, à domicile au Parc des Princes comme à l'extérieur. Bien que certains ex-Lutèce Falco se soient réabonnés en tribune latéral, la majorité des anciens membres boycottent le Parc des Princes même si certains d'entre eux continuent de faire des déplacements.
Dès juillet 2010, l'association « Liberté Pour les Abonnés » (LPA) voit le jour avec pour objectif de réunir tous les supporters parisiens virés du stade et voulant retrouver le Parc des princes. Regroupant des supporters du Virage Auteuil et du Kop of Boulogne qui n'appartenaient à aucun noyau de groupe, elle organisera aux côtés de certaines associations d'Auteuil encore actifs (Karsud, K-Soce Team et Microbes Paris) des contres parcages (regroupement de supporters extérieurs en dehors de la zone prédestiné aux supporters visiteurs) pendant plusieurs années. Elle deviendra plus tard un groupe ultra et s'ouvrira à de nouveaux membres qui n'étaient pas abonnés au stade.
D'autres groupes « issus de la contestation » verront le jour durant les années qui suivent et rejoindront les différents contres parcages et actions contre la politique du club :
- « Lista Nera Paris » qui à la base est une fusion en 2009 entre deux PSG Fan Clubs (PSG Club Suisse et Section Nord Est) mais qui est entré dans la contestation et a commencé à réunir des anciens membres des deux tribunes (Auteuil et Boulogne) ainsi que d'autres supporters de tout âge venants des 4 coins de la France, Suisse et même Angleterre ;
- « Le Parc C'était Mieux Avant - LPCMA » (Octobre 2010) qui réunit quelques anciens abonnés d'Auteuil Bleu qui n'étaient pas affiliés à des groupes de supporters ;
- « Les Brothers » dont les membres sont des anciens abonnés du Virage Auteuil ou de la Tribune G n'ayant aucun lien avec les anciens groupes ;
- « Nautecia - NTC » (Mai 2012) ;
- « Le Combat Continue - LCC » (Septembre 2012) qui a été fondé sur le même modèle que Liberté Pour les Abonnés ;
- « Parias Cohortis » (2013) qui est un regroupement d'anciens membres du Virage Auteuil
Les anciens abonnés du Kop of Boulogne voulant se faire entendre se sont réunis sous la bannière « Tribune Boulogne » et ont mené plusieurs actions au Parc et en déplacement souvent aux côtés de la K-Soce Team (un groupe issu du Virage Auteuil). Une partie des anciens membres du Commando Loubard et de la Milice Paris ont quant à eux créé une nouvelle entité d'indépendants, la « Catégorie D », après que leurs groupes respectifs se soient faits dissoudre par décret. La Catégorie D ne se rend au stade (à domicile ou à l'extérieur) que pour les matchs européens et semble avoir mis de côté les différents avec les anciens pensionnaires du Virage Auteuil (ils ont notamment été aperçus se battant aux côtés des Karsud et de certains membres de la K-Soce Team contre des supporters étrangers les jours de matchs européens du PSG).
Certains matchs au Parc des Princes sont par ailleurs l'occasion pour certains groupes de pouvoir contester le plan au sein même du Parc : Paris SG/Rennes est l'occasion pour les anciens supporters du Kop de Boulogne de contester le plan. Ils se positionnent en tribune J Rouge. Paris SG/Monaco concernera Boulogne (toujours en J Rouge) et également une partie de la tribune Auteuil au sein de la tribune H (Rouge et Bleu).
Durant l'été 2011, le PSG change d'actionnaire : Colony vend le club au fonds d'investissement QSI. Robin Leproux est démis de ses fonctions23. Le plan sécurité reste inchangé, excepté la réapparition des abonnements (toujours en aléatoire). Concernant les matchs à l'extérieur, il est de nouveau possible d'acheter des places en tribune visiteur de manière individuelle.
Dès le 1er match, deux anciennes sections des Supras Auteuil (K-Soce Team et Microbes Paris) investissent la tribune H Bleu bas afin de contester le plan sécurité. La K-Soce Team a d'ailleurs su particulièrement fédérer au cours de cette période de contestation, attirant dans leurs rangs de nombreux anciens viragistes ainsi que de jeunes supporters souhaitant découvrir le monde Ultra.
Renaissance du Virage Auteuil
Début 2016, sur l'idée d'un leader Microbes, les différents groupes de supporters du PSG décident de s'associer derrière la même bâche : le Collectif Ultras Paris. On a alors assisté à une union de groupes d'Auteuil toujours actifs (K-Soce Team, Microbes 2006 et Karsud) et d'autres groupes contestataires formés après la mise en place du Plan Leproux rassemblant des anciens abonnés en provenance de toutes les tribunes du Parc des Princes (Liberté pour les Abonnés, Nautecia, Le Combat Continue, Lista Nera Paris, Parias Cohortis) soit 600 à 700 personnes en tout. Ils sont rapidement rejoint à titre individuel par d'anciens abonnés d'Auteuil, de la tribune G et de Boulogne, ainsi que par de nombreux jeunes supporters (pour certains déjà abonnés au Parc à ce moment-là), pour un total de 800 nouveaux membres à l'issue de la première assemblée générale du CUP fin avril 2016. L'objectif avec la création de ce collectif est de montrer la solidarité inter-groupe, pour reconquérir le Parc des Princes, où ils ne peuvent plus mettre les pieds depuis la mise en place du plan Leproux en 2010.
En mars 2016, le collectif bloque le bus de l'équipe en partance pour Troyes afin de discuter avec Laurent Blanc, l'entraîneur en place, sur l'annulation des 500 places achetées en vue du match. Deux semaines plus tard, le CUP s'invite lors d'un match Troyes-Angers pour se faire entendre. Ces actions font connaître du grand public le Collectif qui compte plus d'un millier de membres à la fin de la saison 2015-2016. Le 1er octobre 2016, après plusieurs mois de négociations en interne, la préfecture de Paris autorise une centaine de membres du groupe à entrer dans le Virage Auteuil lors de la réception de Bordeaux (2-0), tout en bloquant cependant certains leaders à l'entrée du stade. Le nombre d'ultras autorisés à se rendre au Parc des Princes augmente petit à petit au fil des matchs jusqu'à que l'ensemble du CUP finisse par pouvoir y accéder. Le club les aide par la suite à tous se réunir au sein de la tribune Auteuil.
Le 11 août 2017, le collectif et les dirigeants signent une convention permettant le retour des abonnements pour les Ultras dans la tribune Auteuil. Pour la saison 2017-2018, environ 2 800 membres du CUP sont recensés au Virage Auteuil. Cette saison permet d'amorcer la renaissance des Ultras avec des déplacements réussis et salués par la presse européenne, notamment à Glasgow puis à Madrid dans le cadre de la Ligue des champions24,25. Lors du match retour au Parc des Princes contre le Real Madrid, les supporters se font remarquer en craquant des fumigènes sur tout le virage Auteuil, créant une ambiance jamais revue dans l'enceinte du stade depuis plusieurs années.
Depuis le début de la saison 2018-2019, le CUP est autorisé à installer des bâches à Auteuil. La saison suivante, le collectif dépasse la barre des 3 000 membres.
En octobre 2020, à la suite de la démission de Romain Mabille, Nicolas Boffredo prend la présidence du Collectif.
Durant la pandémie de Covid-19, les coursives du virage Auteuil sont repeintes aux couleurs des différents groupes formant le CUP. Ce symbole est fort car des fresques existaient déjà avant le plan sécurité de Robin Leproux. Ce dernier avait décidé de faire repeindre les coursives, effaçant ainsi tous les symboles des ultras dans le Parc des Princes. Ce retour marque la bonne entente entre les ultras et la direction.
Lors de la saison 2021-2022, les contraintes consécutives au Covid disparaissent. Le 9 mars 2022, le PSG s'incline lors du match retour des 8e de finale de la ligue des champions face au Real de Madrid. Pour le Virage Auteuil c'est la goutte d'eau qui fait déborder la vase27. Les supporteurs déjà mitigés par la saison de l'entraîneur Mauricio Pochettino vont demander une refonte complète du club ainsi que la démission d'un bon nombre de personnels de la direction28. Le virage va se mettre en grève, les supporteurs assisteront aux matchs mais aucun chant ne sera réalisé29. En avril, Romain Mabille redevient président du CUP30. C'est seulement lors de la dernière journée de championnat que la grève va cesser. Le prolongement du joueur Kylian Mbappé, le départ de l'Argentin Angel De Maria ainsi que le 10e titre de Ligue 1 assuré vont déclencher le retour des chants dans le virage.
Le 10 décembre 2022, à la suite de nombreux faits de violences depuis plusieurs années, le groupe d'ultras « Ferveur parisienne » (anciennement « Porte 411 »), réunissant une partie des anciens Microbes 2006, est dissous. Un décret signé par la Première ministre Elisabeth Borne et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin annonçant la dissolution de ce groupe affilié au « CUP » est en effet publié ce jour-là au Journal officiel